Affichage des articles dont le libellé est église. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est église. Afficher tous les articles

3 juin 2009

... et son intérêt patrimonial

Même si sa silhouette parait assez banale, l’église, avec notamment les grandes arcades de sa nef, forme un ensemble d’une qualité rare qui traduit le grand raffinement avec lequel elle a été reconstruite.

La majestueuse nef, couverte de voûtes sexpartites soutenues en comble par des arcs boutants et à l'extérieur par d'élégants contreforts à redents, est remarquable.

Les hautes arcades de la nef, finement moulurées, retombent sur des piles de colonnettes surmontées par des chapiteaux ornés de curieuses sculptures qui mériteraient une description particulière et l’explication des symboles qu’elles représentent.
D’une colonne à l’autre, ce sont des figures humaines souvent grimaçantes, semblant supporter le poids des arceaux. Ce sont des animaux familiers ou monstrueux, des pampres de vigne ou des figurines parfois inattendues…

Chaque tailloir de chapiteau sert de socle à une niche surmontée d’un dais finement ouvragé, qui abrite (ou abritait) une statue.
Sous le socle de l'une d'entre elles, un écusson difficile à blasonner compte tenu de son état de dégradation est probablement celui de Jean de Silly, fondateur de l’église.

La chapelle du bas côté Sud, couverte d’une belle voûte avec clés pendantes, liernes et tiercerons, abrite un intéressant autel surmonté d'un retable du XVIIème siècle.

Le retable, une crédence, une pietà et la cloche de la tour sont classés aux Monuments Historiques...
... et font l'objet d'une description particulière dans le "diaporama".

L’église a elle été inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques le 11 Juin 2001.

Historique de l'église de Silly-le-long ...


L’église Saint Pierre - Saint Paul de Silly le Long a été construite aux XIIème-XIIIème siècle, à l’initiative de Raoul, seigneur de Silly.

Elle est élevée en pierre de taille et moellons de pays. Le clocher porche, couvert en ardoise, flanqué d’une vis, précède une nef de cinq travées augmentée de bas côtés et prolongée par un chœur polygonal. La nef et les bas côtés ont été unifiés dans un comble à deux versants couvert en tuile.

La tour de façade était à l’origine un clocher-porche ouvert sur trois côtés, surmonté d’une haute flèche en pierres qui, menaçant ruine, a été démolie et reconstruite au milieu du XVIIIème siècle pour donner sa physionomie actuelle de couverture à quatre pans.

L'église ayant été partiellement détruite à la suite, probablement, des désordres politiques qui accompagnèrent la Guerre de Cent Ans - un village voisin fut rasé en 1416, ses habitants massacrés, et la région laissée en friche pendant 30 ans -, il ne reste du XIIIème siècle que le choeur, les piliers jusqu'à la naissance des voûtes et la base de la tour.
Les parties hautes de la nef et les bas côtés ont été reconstruits aux XVème et XVIème siècles. Deux voûtes sexpartites remplacent alors les voûtes quadripartites d'origine de la nef.

Les parties les plus anciennes, les colonnes et chapiteaux avec leurs décors imagés sont d'on beau style roman de transition qui cohabite avec le style gothique flamboyant des parties reconstruites, des voûtes de la nef et des bas côtés.

Au XIXème siècle, un appentis et une sacristie ont été rapportés sur le chevet.

Le parvis donne sur le cimetière et sur l’ancien presbytère avec son jardin attenant à l’église.
Pour des raisons économiques et/ou « idéologiques », le presbytère a été vendu en 1947 par la Municipalité à des paroissiens qui l’ont mis à la disposition de la paroisse et qui l’ont entretenu. Au départ du dernier curé, en 1977, leurs héritiers l’ont loué puis finalement revendu.